Avoir un potager sur son balcon est aujourd’hui démocratisé, qu’il s’agisse d’une grosse jardinière, ou d’un véritable bac potager surélevé de grand volume. Mais avant de sauter le pas et d’installer le vôtre, avez-vous réfléchi aux problèmes potentiels ?
Voici un tour d’horizon de ce qui peut mal tourner dans ce projet, non pas pour vous décourager mais pour que le potager urbain ne soit que du plaisir !
Attention aux enfants
De mon point de vue, il s’agit du danger principal avec un potager sur pieds sur votre balcon. Et à vrai dire, il y a deux dangers potentiels.
Tout d’abord, le premier risque est que le potager serve de marche-pied aux plus petits, qui en grimpant dessus, se retrouveraient au niveau du garde-corps. L’enfant peut alors chuter du balcon… C’est pourquoi, si vous avez des enfants en bas âge, il faut s’assurer qu’ils ne puissent pas prendre appui sur la structure du potager pour l’escalader. Dans le doute, mieux vaut attendre quelques années, ou tout simplement ne pas placer le potager contre le garde-corps, mais plutôt sur le mur opposé par exemple.
Mais même dans ce cas, il reste un deuxième risque : Même si, en ayant escaladé le potager, l’enfant n’a aucun risque de chute du balcon, il peut simplement faire basculer le potager sur lui-même et se retrouver écrasé. C’est valable pour tous les meubles (armoires, commodes, etc), et le potager surélevé également. D’autant plus que le poids du potager est concentré dans le bac de culture en partie haute, son centre de gravité est donc assez élevé et le risque de bascule bien réel. Pour s’en prémunir, il suffit de fixer le potager au mur contre lequel vous l’avez placé, ou bien au garde-corps. Une ou deux chevilles suffisent, ou simplement une attache assez solide (corde, collier de serrage…) le maintenant aux barreaux du garde-corps.
Le poids sur votre balcon
Les balcons ne peuvent pas supporter un poids infini… Normalement, les balcons modernes sont prévus pour supporter plusieurs centaines de kg au mètre carré. Mais si votre balcon est celui d’une vieille bâtisse de quelques centaines d’années, il devient plus compliqué de savoir précisément combien il peut supporter. Par ailleurs, si votre balcon présente des fissures, sa résistance est sûrement plus faible que ce qu’elle était au moment de sa construction.
Bien qu’il soit très rare que des accidents se produisent, le meilleur conseil est de veiller à bien répartir la charge sur l’ensemble de votre balcon (ne pas tout mettre au même endroit), et de rester raisonnable. N’oubliez pas qu’un potager, une jardinière ou n’importe quel pot va stocker une part importante de l’eau de pluie, et va donc largement s’alourdir à certains moments. Quand vous installez un pot rempli avec un terreau neuf, il peut vous sembler assez léger. Arrosez-le copieusement et tentez de le soulever à nouveau : C’est une autre paire de manches !
Voisinage et de copropriété
Ici il s’agit plus d’un désagrément qu’un véritable danger, mais il peut vous gâcher la vie au quotidien et vous empêcher de profiter de votre balcon. Si votre potager est visible depuis la rue, ou encore depuis les fenêtres ou balcons de vos voisins, il est judicieux de s’assurer qu’aucune règle (de copropriété, ou encore d’urbanisme) ne vous interdise de l’installer. Le potager a encore une image rurale voire prolétaire, qui n’est pas au goût de tous les propriétaires. Même si dans les faits, vous ne risquez pas grand chose, avoir ses voisins sur le dos peut devenir un enfer au quotidien…
La durabilité du potager
Si vous avez fabriqué vous-même votre potager en bois (en palettes par exemple) ou que vous en avez acheté un de mauvaise qualité, il se peut qu’il se dégrade au fil du temps. Pourriture du bois, peinture écaillée, métal qui rouille… Rien de dramatique mais considérez cette éventualité avant de vous lancer : Votre carré potager sur pieds devra être encore solide et esthétique dans 5 ou 10 ans ! Mais rassurez-vous, si vous optez pour la qualité et les bons matériaux, et que vous soignez un minimum le meuble au fil du temps, tout devrait bien se passer.
Petits désagréments inoffensifs
Si votre potager intègre un composteur, il faudra l’utiliser correctement (varier son remplissage avec un bon équilibre carbone/azote), sinon le compostage ne se déroulera pas correctement, et l’odeur sera plutôt désagréable…
Un potager, c’est un peu « salissant », d’autant plus si vous en profitez pour initier les enfants au jardinage… Pas de risque ni danger, mais c’est à prendre en compte avant de le placer à côté d’un magnifique coussin beige !
Si votre potager est fleuri et garni, vous en ferez profiter la biodiversité autour de vous. Concrètement, vous aurez régulièrement la visite des insectes des environs : Abeilles, bourdons, papillons, punaises, peut-être même des sphynx… Mais aussi parfois des oiseaux qui viendront gratter votre paillage ou picorer vos graines. Personnellement je trouve ça très agréable, ça ajoute un intérêt supplémentaire avec l’observation des animaux. Mais si vous êtes phobique des insectes, passez votre chemin (ou mieux, faites-vous aider pour dépasser cette phobie bien embêtante).